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Les 2 faces de votre identité numérique.
Côté face, vous vous présentez et montrez votre meilleur profil ; côté pile, votre présence sur la toile laisse des traces que vous ne maîtrisez pas forcément puisqu’elles sont complétées par ce que les autres internautes disent et montrent de vous.
Côté face : un profil construit
Dans le monde virtuel, comme dans la vie réelle, vous dévoilez certaines informations et vous montrez une certaine image de vous-même. Cette identité peut être multiple et varier selon le contexte. Et vous pouvez même, par le jeu des avatars, préserver un certain anonymat par rapport à votre identité civile.
Au cœur de votre identité virtuelle, votre profil se construit à partir des éléments que vous communiquez librement sur un site, un blog, un réseau ou en utilisant un logiciel. Pour beaucoup, les profils varient en fonction des usages, selon qu’ils sont d’ordre professionnel, personnel, artistique ou ludique.
La partie visible de votre identité numérique s’articule ainsi autour des valeurs et préférences que vous affichez d’une part, de votre expertise et savoir-faire d’autre part. Pour obtenir une image forte, il importe alors que vos profils convergent et se complètent. Pour vous en assurer, il suffira de lancer une recherche Google sur votre nom et de vérifier que tous vos profils sont bien synchronisés.
En termes de marketing, on parle alors de personal branding. Ce terme, barbare aux yeux de certains, n’est rien d’autre que le développement de votre image (ou marque) personnelle sur le web. A l’heure du web mobile et des réseaux sociaux, avoir une identité numérique cohérente est indispensable pour se faire connaître de futurs employeurs, clients, fournisseurs ou partenaires. En ce sens, la démarche du branding personnel est la même que pour les entreprises: faire en sorte de véhiculer une image (marque) positive et conforme à ses objectifs.
Côté pile : traces et profilage
Au-delà des informations volontaires, plus ou moins construites en fonction de vos objectifs professionnels ou personnels, bon nombre d’autres traces numériques incontrôlées vous définissent.
Il s’agit des commentaires et des billets de blog, des réponses, partages et prises de positions sur les réseaux sociaux et forums, de vos conversations ici et ailleurs, des photos, vidéos etc. que vous partagez mais aussi des avis positifs ou négatifs que vous suscitez, des recommandations et « likes » que vous engrangez. Bref, tout ce que l’on dit à propos de vous et qui renvoie une image de vous comme dans un miroir (plus ou moins déformant).
Ces traces sont aussi constituées de toutes les données (ou logs) qui n’ont guère de sens prises isolément mais qui, regroupées, traitées et combinées, peuvent être utilisées pour vous profiler à partir de l’observation de vos comportements. Intervient souvent à ce stade une discussion fort animée sur les risques associés à ces traces numériques, à l’utilisation de vos données personnelles à votre insu, à l’atteinte à votre vie privée. Car les traces que vous laissez ou que d’autres laissent à votre propos peuvent bien entendu conduire à des dangers tels que l’intrusion dans votre vie privée, l’exploitation et le détournement de vos données personnelles, voire même l’atteinte à votre liberté.
Un homme averti en vaut deux: à vous d’organiser une veille régulière afin de surveiller -et le cas échéant rectifier- les traces que vous laissez sur la toile!
La construction de votre e-réputation
Les côtés pile et face de cette médaille, l’ensemble des traces –maîtrisées ou non- que vous imprimez sur le web, constituent votre e-réputation. C’est donc l’image qui émerge ou le sentiment qui émane de votre présence virtuelle. Et de la même manière que vous faites attention à l’image que vous renvoyez dans votre relation aux autres, de même vous aurez intérêt à soigner votre image virtuelle.
A quoi ressemble votre présence en ligne ?
Dans un article intitulé Le design de la visibilité: un essai de typologie du web 2.0, le sociologue Dominique Cardon propose une typologie intéressante des différentes formes de présence en ligne. Il détermine 5 formats organisés sur le duo identité numérique/type de visibilité recherchée.
- Le paravent (se cacher pour se voir) : c’est le principe même des sites de rencontre.
- Le clair-obscur (montrer caché) : les participants rendent visible tout ou partie de leur intimité et de leur quotidien à un réseau social de proches
- Le phare (tout montrer, tout voir) : la visibilité ici fait l’objet d’une réelle quête et d’une recherche de connectivité maximale
- La « lanterna magica» (se voir mais caché) : les participants prennent la forme d’avatars, dans le but de dissocier identité réelle et virtuelle.
- Le post-it (je suis là, je fais ça) : les participants rendent visibles à tous leur disponibilité et leur présence, mais interagissent uniquement avec un cercle restreint.
Cette analyse montre clairement qu’aucune activité ni aucun comportement n’est neutre sur le web 2.0. Encore faut-il en être conscient et savoir gérer toutes ses interventions pour rester cohérent. Vous l’aurez compris, votre e-réputation se construit et se gère… et plusieurs outils vous y aident. C’est ce que nous verrons dans la deuxième partie de cet article.
Pour prolonger la réflexion
- E-reputation – Manager la réputation à l’heure du digital – 2011 – David Réguer
- Moi 2.0 : Devenez l’entrepreneur de votre vie grâce au Personal Branding – 2010 – Dan Schwebel, Fadhila Brahimi
Merci pour la mention 🙂