Quelle longueur doit avoir un article de blog ? Voilà une question qui a déjà fait couler beaucoup d’encre. Les blogueurs et les responsables marketing s’interrogent : article court ou contenu long ? Les avis des experts varient mais des constantes émergent.
Cette lettre est plus longue parce que je n’ai pas eu le loisir de la faire plus courte (Pascal)
A la question « Y a-t-il une longueur idéale pour être bien référencé ? » des experts américains comme Neil Patel ou Rand Fishkin apportent des réponses pour le moins divergentes. Le premier affirme que les trois premiers résultats de Google dépassent tous 2.500 mots. Quant au second, il estime qu’il est illusoire de s’imaginer qu’un contenu sera d’office bien indexé parce qu’il dépasse une certaine longueur. Et, bien entendu, ils ont tous les deux raisons !
Plongée dans un sujet controversé.
Sommaire
Un contenu de qualité avant tout
La longueur n’a d’importance que si le contenu est bon. Le nombre de mots n’est pas un critère de ranking en soi. Même si on constate souvent une corrélation entre la qualité d’un article et sa longueur. Rien d’étonnant à cela puisque, pour approfondir une thématique et sortir des généralités, vous devrez faire plus que survoler le sujet. Ce qui demande un investissement en temps ou argent (recherche, écriture, illustration, références, etc.) que bien des marketeurs ne sont pas prêts à payer.
Ne vous trompez pas de bataille ! Produire un texte générique de 500 – 700 mots est souvent une solution de facilité. En moins d’1h ce sera fait. Sans exemples, sans données ou références pour étayer vos propos. Et même si, dans certains cas, les contenus courts peuvent être intéressants -s’il sont le fruit d’une riche expérience, ancrés dans le vécu de l’auteur ou s’ils prennent position sur une question d’actualité- trop souvent il n’en est rien.
Pour quelques euros, des plateformes (offshore ou non) proposent des contenus génériques orientés « SEO » (lisez, destinés à améliorer votre référencement naturel et à amener du trafic vers votre site). Inutile de préciser que c’est de l’argent gaspillé, car ces contenus peu qualitatifs n’apportent rien, ni à vos lecteurs (qui auront sans doute déjà lu 10 fois les mêmes banalités), ni à Google. Au pire, cela peut même nuire à votre trafic ou à votre réputation.
Par contre un contenu de qualité rédigé par un expert vous fera toujours du bien, quelle que soit sa longueur. Et s’il est, en plus, écrit dans les règles de l’art et répond aux questions des internautes, il émergera tôt ou tard.
En fait ce n’est pas la longueur qu’il faut traquer, mais le superflu, et en ayant toujours à l’esprit qu’une lecture « en diagonale » doit être permise par une utilisation judicieuse des sous-titres, emphases et des techniques de « front loading ». (Sébastien Billard)
Contenus courts ou contenus longs ?
Isabelle Canivet souligne dans son livre Bien rédiger pour le web, qu’« il est courant de dire que le texte sur le Web doit être 50% plus court que s’il était publié sur papier. » Et pour cause : le temps d’attention des internautes s’amenuise au point de rivaliser avec celui du poisson rouge. Forme courte, forme longue : c’est en réalité un débat ancré dans la nature humaine. Nous sommes naturellement curieux et nous voulons toujours en savoir plus. Nous nous intéressons donc à un grand nombre de sujets. Mais rapidement nous sommes débordés et nous devons filtrer et devenir sélectif.
- Le contenu court est un moins coûteux. L’enjeu est moindre et la récompense relative. Pour ceux qui se contentent d’une approche superficielle ou des gros titres pour se tenir informé, cela peut suffire.
- Le contenu long demande plus d’effort , tant de la part du producteur que des lecteurs. Ils doivent se concentrer, maintenir leur attention et absorber de grandes quantités d’informations. Pour convaincre, le blogueur devra être passionné … et passionnant.
Les raisons de choisir l’une ou l’autre forme de contenu dépendent donc avant tout de vos objectifs et de vos lecteurs.
Lorsque Buffer a changé sa stratégie de contenu, délaissant les articles courts sur Twitter ou Facebook au profit d’articles en profondeur sur la croissance d’une entreprise, la psychologie, la technologie et l’UX, c’est alors qu’il a vraiment décollé. (copyhackers)
En fin de compte, il s’agit avant tout de déterminer quelle sera la bonne longueur pour les lecteurs. Le temps et l’endroit de lecture ont un impact sur la longueur : plutôt court quand l’article est consulté sur smartphone, plutôt long pour une utilisation desktop ou laptop. Medium a examiné de nombreux articles et a conclu que les articles qui prennent environ 7 minutes à lire (approximativement 1 600 mots) sont les meilleurs pour intéresser les lecteurs. Après sept minutes, l’attention fléchit.
Evolution de la longueur moyenne des contenus web
On constate aussi que la longueur des articles a évolué au fil du temps.
Au début du blogging, la longueur moyenne d’un article se situait entre 500 et 800 mots.
Quand j’ai commencé Copyblogger (en 2006), les « experts » disaient tous qu’un billet de blog ne devrait jamais dépasser 250 mots. Pourtant j’ai commencé à écrire des articles de 1 000 mots et le blog a décollé rapidement.
En général, je pense que les gens veulent plus de nourriture, pas moins, malgré la courte durée d’attention. Si vous le rendez utile, intéressant et formaté pour en faciliter la lecture, les gens resteront avec vous. (Brian Clark – Copyblogger)
Il y a 4 ans, Thewritepractice proposait une liste des longueurs courantes de l’époque :
- 75-300 mots. des messages super courts pour générer la discussion. Par contre, ils sont peu partagés et inutiles pour le référencement !
- 300-600 mots. Bon milieu de terrain pour les partages et les commentaires. Trop court pour gagner en autorité ou pour se faire remarquer des moteurs de recherche.
- 750 mots. C’est la longueur standard pour le journalisme professionnel.
- 1000-1500 mots. Vous obtiendrez sans doute moins de commentaires mais plus de partages, surtout si vous apportez une solution à un problème connu.
- 2 450 mots. Les articles les mieux classés sur Google. Cependant, assurez-vous d’écrire sur un sujet que les gens recherchent réellement.
En 2015, Moz et BuzzSumo se sont associés pour analyser plus d’un million d’articles et de pages Web afin de déterminer quels facteurs influencent les partages et les backlinks. L’analyse a montré que 85 % de l’ensemble du contenu Web a moins de 1 000 mots, tandis que le contenu long de plus de 1 000 mots « obtient constamment beaucoup plus de partages et de liens » que le contenu court.
En 2016, CognitiveSEO a analysé quelques 300.000 contenus qui occupaient les 10 premières positions de Google. Une fois de plus, il apparaît clairement que les contenus les plus longs sont mieux représentés dans les premières positions.
En 2018, n’en déplaise aux paresseux et aux pressés, ce sont plus que jamais les articles longs qui scorent le mieux et sont le plus partagés. Selon une étude de SerpIQ, la longueur idéale pour être dans le top 10 de Google se situe aux alentours de 2450 mots.
Alors, même si les chiffres varient d’un secteur à l’autre, d’une étude à l’autre, tous confirment que les contenus longs (1750 – 2500 mots) sont les plus performants.
Pourquoi les contenus longs sont-ils plus performants ?
Avant d’aborder la question de savoir pourquoi les contenus sont plus performants, ou si tous vos contenus doivent être longs, j’apporterais une nuance. Comme déjà évoqué, la longueur de vos articles dépend essentiellement de vos objectifs. Chaque situation est unique.
- Si vous cherchez à obtenir des commentaires, 275 mots suffisent déjà ;
- Si vous visez la viralité sur les réseaux sociaux, comptez 600 à 1500 mots;
- Si votre objectif est d’améliorer votre SEO, un article de 2500 mots est idéal.
Une infographie de Coschedule, basée sur différentes études fait ressortir quelques tendances de fond :
- Pour se positionner dans le top 10 de Google, visez au minimum 2500 mots.
- Les blogueurs pro qui publient chaque semaine écrivent des articles de 500 à 1000 mots.
- La longueur moyenne est de 1142 mots selon une étude de Orbit Media.
- 69% des blogueurs pro écrivent des articles de plus de 1000 mots.
Neil Patel donne 3 raisons pour lesquelles un contenu long a du succès.
- Il couvre un sujet avec un niveau de profondeur impossible à atteindre avec un billet court. Ce qui crée au passage la perception d’une meilleure qualité.
- La plupart des gens ne lisent pas le contenu mot à mot. Ils se contentent de lire en diagonale. Et selon Nielsen ils ne lisent que 20 % d’un article et scannent les titres, sous-titres, listes à puces et les images. Si votre contenu long est bien structuré, il sera parfait pour scanner.
- Un article long crée un sentiment de satisfaction chez le lecteur qui a l’impression qu’il a plus de valeur qu’un article court.
Mais il n’est pas si simple d’accéder aux premières places de Google. Pour que cela fonctionne vraiment, votre contenu long doit impérativement présenter certaines caractéristiques :
- Personnalité: les internautes cherchent des « champions » pour obtenir des réponses à leurs questions. Affirmez-vous, prenez position et défendez vos idées et vos valeurs.
- Profondeur: pour écrire un contenu long de qualité, il faut du temps, beaucoup de temps. La recherche, la rédaction et l’édition peuvent prendre des heures, voire des jours.
- Structure: pour éviter d’effrayer vos lecteurs avec un mur de texte, vous devrez porter toute votre attention aux éléments structurants : titres et sous-titres, listes, images, encarts, …
- Intérêt: vérifiez que le sujet traité correspond bien aux attentes et questions de votre cible et assurez-vous que vous aurez assez à dire sans diluer.
Variations des longueurs par secteur d’activité
Nous sommes tous d’accord : le débat sur la longueur « idéale » est futile. Par contre, il est intéressant d’analyser les tendances et les variations d’un secteur à l’autre.
L’agence Fractl a analysé les 100 articles les plus partagés sur BuzzFeed entre le 15 mars 2015 et 2016. Ces articles sont regroupé en 11 catégories et voici le résultat :
La même année, Backlinko étudie plus d’1 millions de résultats en première page de Google et constate que la longueur moyenne des articles indexés dans les 10 premières positions est de l’ordre de 1900 mots.
Un an plus tard, Neil Patel passe en revue différents secteurs d’activité et donne une série d’indications quant à la longueur moyenne des articles publiés par les blogs influents de chaque spécialité. Les données portent essentiellement sur des blogs américains. Et il ne donne pas d’indication quant aux critères ou à la méthodologie utilisée pour sélectionner ces blogs et arriver à ces moyennes.
J’ai résumé ce très long article en un tableau et quelques grands traits.
Plus de 2000 mots : marketing, vente, finance, santé
Dans les secteurs hyper-concurrentiels et médiatisés, tels que le marketing, la publicité, la vente, la finance, les Fintech ou encore la santé, seuls les contenus innovants et les analyses pointues ou originales auront une chance d’émerger de l’infobésité ambiante. D’autant plus qu’il s’agit souvent d’expliquer des concepts complexes ou novateurs et cela ne se fait pas en quelques paragraphes.
Ce qui explique aussi que le nombre de livres blancs, e-books ou études approfondies ne cesse de croître dans ces domaines. Idéal pour informer et convaincre, mais aussi pour montrer son expertise.
A noter tout de même que ces contenus longs devront impérativement être accompagnés de graphiques, tableaux et données chiffrées pour séduire les internautes … et Google.
Autour des 1500 mots : industrie, commerce, alimentation, cinéma, voyage
Dans la tranche médiane haute, on trouve un très large éventail de spécialités : l’industrie au sens large (production, fabrication, transport), l’immobilier, le commerce, l’alimentation, le cinéma et les voyages.
La plupart de ces secteurs n’ont pas encore pris toute la mesure du marketing de contenu. On peut donc imaginer que ceux qui ont sauté le pas peuvent, pour l’instant, faire l’économie de contenus plus fouillés et quand même rafler les premières positions chez Google.
Ici aussi, dans bien des cas, les blogs les plus performants sont ceux qui marient contenus et visuels avec maestria.
La barrière des 1000 mots : maison & jardin, recrutement, technique
On trouve ensuite une série d’activités où la longueur laisse de plus en plus de place aux visuels et à la data-visualisation. C’est le cas pour le secteur de la maison et du jardin, du recrutement ou de la technique.
Beaucoup de ces blogs sont des médias qui publient régulièrement des articles courts et faciles à digérer, en prise directe avec l’actualité,. Photos, infographies et vidéos y occupent une place de choix.
500 mots : less is more pour la mode, les gadgets
Enfin, la mode et les gadgets semblent peu priser les contenus longs. A peine 500 mots. La longueur des textes est inversément proportionnelle à la quantité de photos et d’illustrations inclues dans l’article.
En effet, pas besoin de longs discours pour donner aux lecteurs une idée claire des nouvelles tendances. 500 mots et un poignée de photos est une bonne mesure dans ce cas.
Autres critères pertinents
En fin de compte, l’impact du secteur d’activité est à mettre en corrélation avec d’autres critères, tels que votre cible et vos objectifs.
Quel est votre objectif ?
- Si vous voulez beaucoup de lecteurs, mettez l’accent sur un contenu court et lisible. C’est une bonne stratégie pour les sites à vocation publicitaire ou les sites qui vendent des achats impulsifs.
- Si vous voulez attirer des clients potentiels, concentrez-vous sur des formats longs pour répondre en détail aux questions qu’ils pourraient se poser. Une telle stratégie est particulièrement efficace si vous vendez des solutions très ciblées à des problèmes complexes.
Quelle est votre cible ?
- Jeunes ou moins jeunes ? quel est son niveau de formation ? Débutants ou experts ?
Connaître et définir vos persona vous aidera à rédiger « le bon contenu pour la bonne personne ». Et il ne s’agit pas uniquement de définir la longueur mais aussi le type de contenu qui est le plus approprié.
En conclusion
Répétons-le une fois encore : il n’y a pas de « longueur idéale » pour un article de blog. Car même si un article de plus de 2.500 mots est potentiellement meilleur pour votre référencement naturel, c’est quand même le lecteur qui sanctionnera votre prose en s’engageant (partage, commentaire, inscription à votre newsletter, etc.) ou en montrant son intérêt pour vos produits ou services.
Finalement, comme l’indiquait déjà Nielsen en 2007, la meilleure stratégie de contenu est celle qui mixe les deux types de contenus. Il n’y a aucune raison de vous limiter à un seul type : les billets courts satisferont un grand nombre d’internautes qui les consomment à la volée, tandis que les articles de fond et les livres blancs s’adresseront à ceux qui cherchent à en savoir plus et sont susceptibles de devenir un jour des clients.
Bonne écriture 😊
Sources
Moz – Backlinko – Neilpatel – Searchenginejournal – Coschedule – Orbitmedia – Hubspot – Seopressor – Convinceandconvert – fractl – seoquantum – thewritepratice – searchenginewatch – cognitiveseo – oncrawl –