Avez-vous déjà entendu parler de FoMO ? Il s’agit de l’acronyme de Fear of Missing Out (l’angoisse de manquer quelque chose). Ou de sa toute nouvelle contrepartie: JoMO ?
FoMO désigne depuis quelques années déjà un état de stress mental ou émotionnel qui touche certains accros d’internet et des réseaux sociaux. Le syndrome se traduit par une véritable angoisse liée à la crainte de rater quelque chose: un rendez-vous, un évènement, une promo, une info …
Cette peur induite par l’hyper-connexion et la multiplication des choix aboutit parfois à une impossibilité de se déconnecter et une incapacité à se décider. Au point que des psychologues se penchent sur ce nouveau phénomène: simple addiction à l’internet ou véritable compulsion pathologique ?
Sommaire
Immatures face aux technologies
Ce mal me semble surtout lié à un manque de maturité dans notre relation à la technologie. Nous peinons à interagir efficacement avec elle. Combien de fois vérifions-nous nos e-mails et sms ou le fil de notre compte Facebook, Twitter, ou autre ? 10, 20, 100 fois par jour? Vous seriez surpris.
La plupart d’entre nous ont pris l’habitude de faire plusieurs choses en même temps: envoyer des SMS ou des emails en regardant la TV, en réunion, dans une file d’attente ou même au restaurant ou chez le médecin.
Ainsi, nous sommes de plus en plus connectés les uns aux autres, « branchés » sur le monde, au point de ne plus pouvoir nous passer de cette stimulation non-stop qui nous fait vivre et vibrer. Pourtant, souvent, nous survolons les faits et les idées sans les approfondir ou même y réfléchir.
Vieux démons, nouvelles pressions
Les peurs véhiculées par le syndrome FoMO existent depuis des siècles. Mais leur intensité a changé.
Un paysan au Moyen-Âge s’intéressait et enviait éventuellement la vie de son châtelain, mais il n’avait pas d’autre mode de vie auquel comparer la sienne. Aujourd’hui, notre vie et nos choix se comparent à des millions d’autres. Et cela peut, chez certains, éveiller des envies, des jalousies ou des désirs inconsidérés. Ou, au contraire, créer un sentiment d’impuissance, d’infériorité, tel qu’il mène à une angoisse et une insatisfaction grandissante.
Peur de manquer quelque chose, de ne pas avoir une vie aussi riche, de ne pas participer au foisonnement de tout ce qui défile en continu sur internet. La vie n’est plus un long fleuve tranquille. Pourtant, nous savons tous instinctivement que ce que nous voyons là n’est pas une représentation exacte de la réalité, ni de la vie des autres. Mais nous avons tendance à l’oublier.
Cure de désintoxication
Le danger du FoMO (et de l’hyper-connexion) est évident: à force de se laisser aspirer et noyer dans un bouillonnement incessant d’images, d’idées, d’opportunités et d’événements, nous perdons pied avec la réalité, notre réalité.
Selon Mashable, 56% des américains qui utilisent les réseaux sociaux souffrent de FoMO. 27% se connectent dès le réveil et 52% aimeraient pouvoir se déconnecter de temps à autre.
Or, dans un monde aussi riche et connecté, nous passerons toujours à côté de quelque chose. L’idée n’est pourtant pas de se couper du monde pour éradiquer les effets du FoMO.
Il s’agit plutôt d’apprendre à regarder derrière les coulisses, à ne pas se laisser influencer par tout ce qui passe, à faire des choix authentiques et à rester ancrés dans le moment présent avec les gens qui comptent vraiment.
Du FoMO au JoMO
C’est d’ailleurs la raison pour laquelle la tendance semble s’inverser en 2014 ! Désormais on parlera moins de la crainte que de la joie de la déconnexion (JoMO = joy of missing out).
L’accent se déplace. Google lui-même propose des « silent mindful lunches » (des lunchs silencieux et conscients) qui s’inscrivent dans la ligne du « slow food » et d’un mouvement qui tend à redéfinir le succès comme basé sur le bien-être et la pleine conscience.
La méditation revient en force. On ne compte plus les séminaires et week-ends pour aider à développer sa pleine conscience, à retrouver le contrôle de ses émotions et de ses choix, à mettre les choses en perspective. Et à laisser de côté, comme évoqué dans le Huffington Post « toutes les peluches de sens qui tourbillonnent dans la vie quotidienne « .
Vous aussi, goutez la joie de la déconnexion !
Je suis contente que quelqu’un d’autre se rende compte de cette situation. Je croyais que j’étais la seule à faire le constat du FoMo. Mais je n’en ai jamais souffert. Ce sont mes proches que j’ai vu s’angoisser lorsqu’ils rataient un événement ou quelque chose à la mode. Personnellement je m’en fichais éperdument. Je suis d’ailleurs un peu technophobe mais les circonstances de la vie moderne ne me laissent pas le choix. Bon courage pour arriver à inverser la tendance du FoMo!