Les entreprises qui pensent naïvement pouvoir bénéficier gratuitement de la puissance et de la portée de Facebook sont très rapidement amenées à revoir leur jugement. En effet, l’évolution constante de son algorithme devrait faire réfléchir tous ceux qui, par facilité, concentrent leur présence web sur ce seul réseau social.
Il règne depuis quelques jours une certaine effervescence dans les médias autour des tests effectués par Facebook dans certains pays. L’avenir nous dira si le projet de double fil d’actualité se propagera ou non. Mais quelle qu’en soit l’issue, il s’agit d’un signal fort que les entreprises auraient tort de sous-estimer.
Sommaire
Facebook : un business avant tout
Facebook n’est pas le monde des bisounours que certains imaginent. En tout cas pas pour les marques et les entreprises. Mois après mois, la visibilité organique des pages se réduit comme peau de chagrin. Et les derniers tests effectués par Facebook sur un fil secondaire « Explore » sont loin de rassurer les pros.
Facebook Explore est un fil d’actualité secondaire, qui complète le fil principal qui diffuse les contenus publiés par vos amis et les pages que vous suivez. Explore montre des contenus de personnes et de pages que vous ne suivez pas, mais qui, selon son algorithme boosté à l’intelligence artificielle, pourraient vous intéresser.
Cet outil est en phase de déploiement depuis le 19 octobre. Facebook a décidé de mener des tests plus poussés dans six pays – le Sri Lanka, la Slovaquie, la Bolivie, la Serbie, le Guatemala et le Cambodge – en poussant au bout la logique de ce système à double flux :
- Le fil principal ne contient plus que des posts d’amis ou des contenus sponsorisés.
- Tous les contenus publiés par les pages, donc aussi ceux venant de médias, ont été relégués vers Explore, dont la plupart des utilisateurs ignoraient l’existence (il est accessible sur la barre de gauche, tout en bas). (source LeMonde)
Le principal problème pour les entreprises et les marques, c’est qu’elles ne peuvent anticiper puisqu’elles n’ont aucune visibilité sur les intentions de Facebook, ni sur les fonctionnalités à venir. Elles peuvent tout au plus réagir et s’adapter.
Quelques conseils de bon sens
Ne pas construire sa stratégie digitale sur une seule plateforme
N’avoir qu’une page Facebook si on est commerçant, consultant, artisan, etc. est sans doute plus facile mais ce n’est pas la meilleure tactique pour se faire connaître.
Pourquoi ? Parce que vous êtes soumis, comme nous venons de le voir, au bon vouloir du réseau social que vous choisissez. Mais aussi parce que vos futurs clients papillonnent d’un réseau à l’autre, d’une plateforme à l’autre : multiplier les points de contact et les réseaux est donc la meilleure manière d’augmenter les occasions de rencontrer vos (futurs) clients.
Les experts recommandent généralement d’être présent sur au moins 3 plateformes et d’inviter votre audience à vous suivre sur ces différents réseaux. Cela implique bien entendu que vous n’y publiez pas la même chose de manière automatisée.
Devenir son propre média
Cela reste probablement le meilleur moyen de s’affranchir de toute dépendance à des tiers.
Ne vous laissez pas effrayer par cette notion de « média ». Il ne s’agit bien sûr pas de faire du journalisme comme les grands médias, mais bien de créer et maîtriser l’info que vous distillez à votre public, et d’utiliser votre propre plateforme pour diffuser vos contenus.
Le principal atout d’une stratégie owned media, c’est d’être libre de dire et faire ce que vous voulez quand vous voulez. Mais c’est aussi et surtout de récolter et mettre en place un pipeline de prospects. Comment ? Entre autres en constituant une mailing liste que vous chérirez comme un trésor précieux et que vous exploiterez intelligemment pour entretenir la conversation avec votre public, sur les réseaux sociaux ou ailleurs.
Facebook est un point relais
Pour illustrer mon propos, faisons un parallèle entre votre visibilité en ligne et un commerce physique. Votre site web est votre magasin (qu’il s’agisse d’un e-shop ou non). Vous y montrez ce que vous voulez, quand vous voulez.
Par contre, Facebook est plutôt un point relais dans une centre commercial. Il y a beaucoup de bruit et d’agitation autour de vous. Les règles du jeu vous sont imposées. Bref, votre page Facebook est une occasion supplémentaire de montrer vos produits ou votre savoir-faire mais elle a des limites évidentes.
Le virtuel n’a pas d’avenir sans le réel
On a beau parler de la nécessaire transformation numérique des entreprises, de la digitalisation de la communication, de l’importance d’être connecté, mobile, social … vos clients sont avant tout des hommes et des femmes de chair et d’émotions qu’il faut toucher, inspirer, convaincre.
Et pour cela, rien de tel qu’une rencontre en face à face. Dès que vous le pouvez, rencontrez vos clients et prospects, organisez des événements, des démonstrations, des formations, des portes ouvertes … quoi que ce soit qui aient du sens pour eux. Car plus que le nombre d’abonnés à une page Facebook, ce qui compte c’est la qualité des contacts et la confiance que vous feront quelques personnes clés (qui deviendront client, voire même « ambassadeur » de votre marque).
Dépasser les limites du gratuit
Il est surprenant de constater à quel point de nombreux entrepreneurs persistent à s’imaginer que Facebook (ou tout autre réseau social) est gratuit. En fait, ce qui est gratuit, c’est l’accès au réseau. Mais la plateforme n’est que le véhicule. Et sans carburant vous n’irez pas loin.
C’est d’ailleurs ce qui se passe pour un très grand nombre de pages d’entreprise qui peinent à dépasser quelques centaines de fans (voire quelques dizaines). Selon des études récentes, 80% des pages Facebook ne dépassent pas 1000 abonnés. Or, quand on sait que la portée moyenne des publications des pages se situe entre 4 et 10% des abonnés … ce n’est pas comme cela que vous gagnerez en visibilité !
Pour percer sur Facebook, une seule tactique : PAYER.
Maintenant que vous avez compris les enjeux et la méthode … il n’y a plus une minute à perdre. Si vous voulez être visible et générer du trafic vers votre site ou votre magasin, si vous voulez décrocher des clients … vous devrez payer !
La bonne nouvelle c’est que l’investissement en vaut la peine : il suffit de quelques dizaines d’euros, judicieusement utilisés, pour très rapidement, multiplier l’impact de vos publications ou drainer plus de trafic vers votre site web. Le ciblage des publicités Facebook est d’une précision redoutable. Faites-en votre allié ! Nous verrons comment dans un prochain article.
En conclusion
Facebook n’est pas votre ami. C’est tout au plus un partenaire, engagé dans une relation business qui peut être rentable si elle est bien comprise. Tenez-en compte et tirez-en le maximum de profit pour votre entreprise.